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Des goûts et des couleurs... on ne discute pas?
D' Hélène Francoeur, Les lieurs de livres
 

Bien au contraire! Pendant cinq pleines journées au début du mois d’août, nous avons parlé couleurs, pigments, fluidité, contraste, techniques anciennes et contemporaines. Et sans barrière de langue même si Montse Buxo, venue tout spécialement nous enseigner sa technique de marbrure à la gouache, est Espagnole.

Cinq pleines journées passées au dernier étage de la Maison des Métiers d’art de Québec, grâce à une subvention du Conseil des arts et des lettres du Québec, mais surtout, grâce au travail acharné de l’organisateur de cette session intensive e perfectionnement, Jonathan Tremblay. Rarement avons-nous eu l’occasion de suivre un cours aussi bien préparé matériellement : chaque participant a bénéficié d’un poste de travail tout équipé et est reparti en fin de session avec tout ce matériel de façon à pouvoir continuer une fois revenu à son propre atelier.

Sans contredit, Montse maîtrise l’art de la marbrure. Son portefolio, rempli de papiers d’une richesse enveloppante, nous a laissés sans voix devant la finesse des traits, l’équilibre des masses, l’harmonie des couleurs. Impossible d’atteindre ce résultat en cinq jours, évidemment, sauf que, le progrès de chacun des participants sautait aux yeux dès le deuxième jour si l’on comparait la production mise à sécher sur les cordes avec celle de la veille.

C’est avec enthousiasme et générosité mais sans complaisance que Montse transmet sa passion. Notre travail est examiné avec attention. Chaque défaut est souligné, mais avec humour, et surtout expliqué. Nous en arrivons à comprendre la cause d’un papier imparfait : couleurs pas assez mélangées, trop fortes en pigments,de forces différentes... La marbrure est un art à la fois précis et empirique qui demande patience et ténacité.

Peigné, caillouté, ombré, fontaine, palmier, queue de paon... tous les motifs traditionnels y sont passés. Avec, en plus, le plaisir de ne pas avoir à travailler dans les vapeurs trop fortes de térébenthine comme c’est le cas pour la marbrure à l’huile puisque les gouaches se diluent avec de l’eau et du fiel de boeuf.

Montse et Jonathan ont édité, pour l’occasion, un livret de références bien détaillé, avec échantillons de papiers marbrés et quelques perles de traduction particulièrement savoureuses. Cet ouvrage joint à nos notes et au matériel que chacun de nous rapporte assure notre autonomie. Ne reste qu’à mettre la main à la gouache!